"Détox numérique" halte à l'intox !

Serge Tisseron* - 27 juil. 2014

On parle beaucoup de « détox numérique » aujourd’hui. Il s’agit le plus souvent de passer une  semaine à quinze jours dans un endroit retiré, sans Internet ni téléphone mobile. Il est bien évident que chacun peut tirer bénéficie de périodes pendant lesquelles il est invité à se recentrer sur lui-même, la nature et des relations de proximité, loin de l’agitation du monde. Le problème est qu’ici, il ne s’agit plus seulement de retrouver le goût d’une rencontre avec soi-même et les autres, mais de réaliser un « sevrage », sur le modèle de la cure de désintoxication alcoolique dont on sait largement qu’elle n’a jamais marché. Mais avant de parler de désintoxication, il est nécessaire de distinguer deux types d’utilisations des technologies numériques qu’on peut qualifier d’excessifs. Ni l’une ni l’autre ne sont d’ailleurs pathologiques, car elles peuvent être ponctuels et correspondre à un moment dans le rapport qu’un individu entretient avec. Mais l’une et l’autre sont « chronophages », et il est impossible de les distinguer si l’on s’en tient seulement au temps passé. Lire la suite.
Serge Tisseron - Psychiatre et psychanalyste, docteur en psychologie HDR à l’Université Paris VII Denis Diderot (CRPMS). Site : http://www.sergetisseron.com

Toxicomanie IV : une expérience d’éducation par les pairs pour réduire le risque infectieux

Medescape.fr - 4 août 2014

Melbourne, Australie – C'est une première mondiale qu'ont présenté l'association AIDES, Médecins du monde et l'Inserm U912, lors de la 20e Conférence internationale sur le sida, organisée par l'International Aids Society (IAS) à Melbourne, le 24 juillet dernier : les résultats d'une étude d'accompagnement et d'éducation aux risques liés à l'injection (AERLI), qui démontrent une baisse significative des pratiques à risque de transmission du VIH et du virus de l'hépatite
C (VHC) [1].

AERLI a évalué une expérience innovante, à savoir l'impact de sessions individuelles d'accompagnement et d'éducation à l'injection de drogues, à destination d'usagers. Ces sessions étaient délivrées par des pairs.

Drogues de synthèse : une nouvelle substance identifée chaque semaine...

Le Courrier des addictions (16) – n° 2 – avril-mai-juin 2014

Les nouvelles drogues de synthèses sont très hétérogènes. Elles appartiennent à 5 familles : les phénéthylamines, les cathinones, les pipérazines, les tryptamines et les cannabinoïdes. Les plus consommées aujourd’hui sont les cathinones et les cannabinoïdes de synthèse (1). Les plus connues et les plus anciennes sont les phénéthylamines, dont le 3,4-méthylène-dioxy-méthamphétamine (MDMA, depuis les années 1980) et la métamphétamine (depuis les années 1950). Elles ont fait l’objet de multiples publications. La consommation des pipérazines (BZP, mCPP) et des tryptamines (2CT, DMT), plus importante durant les années 2000, est actuellement marginale. Au total, plus de 200 substances ont été répertoriées en Europe depuis 1997 d’après l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) et l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) [tableau]. Depuis 2012, une nouvelle substance est identifiée chaque semaine par l’OEDT ! Leur consommation s’est nettement accrue depuis 5 ans, du fait de leur disponibilité de plus en plus grande sur internet. Elles sont mal connues des professionnels de santé, souvent démunis devant les patients qui en consomment. 
Quels sont les effets psychoactifs et les complications de ces substances répertoriés à ce jour dans la littérature scientifique ? Connaît-on des traitements spécifiques pour ces consommateurs ? Lire la suite

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